Comprendre les différentes phases de Weinstein et leurs implications

Cette présentation succincte de la méthode de Stan Weinstein et de ses critères faite, intéressons nous à présent aux quatre différentes phases à proprement parler, et à leur succession.

>> la phase 1 de Weinstein, dite ‘phase de fondation’

La phase de fondation se développe après un marché baissier, toutes les mauvaises nouvelles concernant l’actif (le contexte sectoriel, macroéconomique et microéconomique) étant généralement intégré dans les cours. Les achats et les ventes s’équilibrent globalement, raison pour laquelle on parle de consolidation à l’intérieur d’un rectangle horizontal (trading range). Les cours oscillent généralement autour de la moyenne mobile à 30 semaines, qui est plate. Cette période peut s’étaler sur plusieurs semaines, mois voire années : plus elle s’étale dans la durée et plus le signal de sortie sera puissant.

>> la phase 2 de Weinstein, dite ‘phase d’avancée’

On parle de phase 2 lorsque les cours sortent par le haut de la phase de fondation et que la moyenne mobile à 30 semaines commence à s’orienter à la hausse. Le signal est d’autant plus clair si l’on observe la présence d’un gap et de volumes importants, qui peuvent correspondre à de bonnes nouvelles émanant de la société ou de l’économie. Le mouvement ascendant va alors se prolonger et s’intensifier, la moyenne mobile constituant un facteur de soutien de la tendance.

>> la phase 3 de Weinstein, dite ‘phase de plafonnement’

Lorsque les cours ne parviennent plus à inscrire de nouveaux sommets et se stabilisent apparaissent les premiers signes d’entrée en phase 3. Cela se confirme lorsque la moyenne mobile à 30 semaines s’aplatit elle aussi, et que les cours développent une nouvelle phase de consolidation latérale telle que décrite dans la phase 1. Au terme de cette période, si l’actif sort par le haut de cette phase, il entame une nouvelle tendance haussière de type phase 2. En revanche, s’il en sort par le bas, il rentre en phase 4.

>> la phase 4 de Weinstein, dite ‘phase de chute’

Au terme de sa période de consolidation, une sortie par le bas constitue un signal de retournement avéré. L’augmentation des volumes et de la volatilité, et par exemple la présence d’un gap baissier, témoigne que le courant vendeur  domine à présent les échanges. L’actif financier étudié (qu’il s’agisse d’une action, d’un indice, d’une paire de devises,…) rentre alors dans une tendance baissière, que le comportement de la moyenne mobile va confirmer. Elle va en effet s’orienter vers le bas, et agir comme une résistance.

Exemples des phases de Weinstein sur l’indice CAC 40

Afin d’intégrer ces différentes phases, voyons à présent une illustration concrète, en nous intéressant au CAC 40. Entre 2003 et 2009, l’indice de la Bourse de Paris a connu trois phases distinctes : celle d’avancée (graphique n°1) qui a permis de progresser de +100% en quelques années, suivi de la période de plafonnement (graphique n°2) qui correspond au déclenchement de la crise des subprimes aux Etats-Unis. La phase de chute (graphique n°3) est confirmée début 2008, quelques jours seulement avant la révélation de l’affaire Kerviel (fraude d’un trader à la Société Générale) qui a donné lieu à une panique sur les marchés boursiers.

Exemple d’une phase 2 de Weinstein, dite ‘d’avancée’, sur l’indice CAC 40

Exemple d’une phase 3 de Weinstein, dite ‘de plafonnement’, sur l’indice CAC 40

Exemple d’une phase 4 de Weinstein, dite ‘de chute’, sur l’indice CAC 40

Est-ce que la méthode de Weinstein fonctionne ?

En tant qu’analyse technique certifié (CFTe) ayant étudié de nombreuses méthodes et concepts, je considère aujourd’hui cette approche comme indispensable à ma lecture du marché, afin de comprendre et interpréter les forces en place. Je l’utilise de façon quotidienne tant dans l’établissement de mes stratégies que la gestion des portefeuilles qui me sont confiés. Cette méthode offre à la fois des probabilités favorables qu’un money management adapté, ce qui permet indéniablement de disposer d’un avantage statistique sur le marché et donc d’une espérance positive dès lors qu’on est suffisamment discipliné et rigoureux pour attendre, suivre les signaux et accompagner les mouvements jusqu’à leur épuisement et au retournement de la tendance.

Qui plus est, cette méthode permet aussi bien d’intervenir dans les marchés haussiers que baissiers (et donc protéger et faire croître ses actifs financiers pendant les périodes de panique), mais aussi à se tenir à l’écart pendant les périodes troubles d’hésitation ou aucune dynamique claire ne se dégage des marchés. Cette méthode fonctionne donc, mais il faut garder à l’esprit qu’elle correspond à un certain profil d’investisseur, orienté sur une gestion active, mais qui requiert de la patience. Elle ne convient donc pas aux traders actifs désireux d’employer du levier et d’exploiter des mouvements de court terme, si ce n’est autrement qu’en leur indiquant quelle est la tendance dominante.

Revenir à la première partie : la méthode de Stan Weinstein pour détecter et exploiter la tendance en Bourse