De l’utilité du graphique inversé pour lutter contre ses biais

By | 29/05/2013

Un outil technique pour confirmer ou infirmer son analyse

Lorsque l’on intervient sur les marchés, notre psychologie est mise à rude épreuve, et le trader doit continuellement se surveiller afin de se maîtriser. Il s’agit en effet de la variable la plus complexe à saisir et gérer, car elle est propre à chacun. Certains investisseurs sont notamment confrontés à un biais lorsqu’ils abordent les marchés : un éternel optimiste ou un investisseur ayant gagné lors de ses débuts sur un marché haussier aura ainsi la fâcheuse propension à avoir une lecture haussière, tandis que le pessimiste ou l’investisseur ayant fait ses armes dans un marché baissier aura tendance à voir le marché tendre vers le bas.

Pour lutter contre ce biais, et éviter d’être victime de ses propres illusions, l’option de ‘graphique inversée’ fournie par certains logiciels s’avère précieuse. Elle permet en effet de regarder le même actif mais sous une autre perspective. Si vous pensez en regardant l’action Danone que celle-ci a du potentiel pour s’apprécier, alors en observant son graphique inversé vous devriez tout pareillement estimer que le titre devrait s’orienter à la baisse. Outre le fait de se prémunir contre une lecture biaisée, cela permet aussi de voir les choses sous un autre angle, et ainsi permettre de capter certains formations que notre œil d’analyste discrétionnaire est plus apte ou habitué à repérer dans un sens que dans l’autre.

Utiliser un tracker short CAC 40 pour confirmer son analyse

Pour ceux d’entre vous qui ne disposent pas de cette option (que j’utilise en ce qui me concerne sur Metastock), il est possible d’utiliser une petite astuce pour utiliser cette méthode lorsque l’on cherche à se faire une opinion sur les indices. L’emploi d’un tracker baissier sur l’indice CAC 40 permet en effet d’avoir une lecture inversée sur le CAC40. Dans l’exemple ci-dessous, l’historique du tracker Lyxhor short CAC 40 (mnémonique SHC) en base hebdomadaire fait état d’un marché au plus bas de 18 mois, à bout de souffle et en zone de survente : cela confirme donc mon point de vue développé lundi selon lequel l’indice CAC 40 es actuellement dans une zone à risque, et que les probabilités sont élevées d’assister à un retour des cours sous les 3900 points.

tracker-short-CAC40

Analyse graphique du tracker Lyxor short CAC 40 (SHC)

7 thoughts on “De l’utilité du graphique inversé pour lutter contre ses biais

  1. lobev

    Intéressant cet article.
    Cependant, un graphe inversé suppose une symétrie de l’évolution des cours autant à la hausse qu’à la baisse. Or, le plus souvent les baisses sont en général violentes tandis que les hausses sont progressives dans une configuration en « step by step » (le marché gagnant littéralement laborieusement du terrain) . Mais, c’est déjà une aide précieuse.

    une autre technique que je trouve efficace pour lutter contre mes biais : sitôt passé long, je pars à la recherche d’indices baissiers ou sitôt passé cours je m’évertue à trouver des preuves de la hausse à venir, en prenant soin d’effectuer cette recherche dans au minimum l’unité de temps de la prise de position.

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  2. Jérôme Vinerier

    Merci pour ces remarques et compléments; ce pourrait être intéressant de lister les différents biais et techniques pour lutter contre ce fléau ! Je vais commencer par les lister au fur et à mesure de mes lectures et des échanges sur le forum.

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  3. lobev

    Effectivement Jérôme, un certain nombre de mesures sanitaires s’imposent, c’est comme pour les cafards …

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  4. kalish

    Bonsoir Jerome, je ne connais pas du tout ces histoires de CAC 40 short, est-ce que vous pourriez faire un article dessus ou m’en dire plus sur le forum ou en mp svp? J’ai un peu de mal à comprendre d’où ça sort comment c’est côté etc.

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  5. Jérôme Vinerier

    Bonjour Kalish,
    Je vais prochainement m’atteler à la réalisation d’un guide sur les actions et les trackers où je vais aborder ces aspects. Dans cette attente, je vous fais part d’un résumé par mp.

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  6. Jérôme Vinerier

    Les trackers ou ETF (pour exchange-traded fund) sont des produits financiers côtés en continu et gérés par des émetteurs, généralement des banques ou filiales de celles-ci. En France, on peut ainsi trouver les trackers de Lyxor (filiale de la Société Générale), mais aussi de nombreux autres émis par Commerzbank, Amundi etc. Ces trackers sont des paniers d’actions qui ont pour objectif de « répliquer » des indices comme le S&P 500, le FTSE 100, le CAC 40, mais aussi d’investir sur des thématiques ou secteurs au travers d’un seul actif, ou encore dans des pays émergents (Inde, Russie, Turquie,…) sans avoir à gérer l’aspect devises ni ouvrir un compte à l’étranger. Cela permet ainsi pour les investisseurs via comptes titres ou PEA d’accéder à diverses stratégies plutôt que de se concentrer sur le seul marché français. Depuis quelques années, des trackers ‘short’ ont ainsi été mis sur le marché, ce qui permet de couvrir un portefeuille d’actions, ou même de prendre une position vendeuse. Une fois sur un ETF de ce type, lorsque le CAC 40 perd 1%, vous gagnez 1%; inversement, s’il progresse de 1%, vous perdez 1%. Il existe même des effets de leviers sur les trackers, ce qui permet de multiplier les mouvement d’un marché.

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  7. kalish

    intéressant, merci beaucoup.je vous reposerai des questions concernant le calcul du tracker short à l’occasion.

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